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TAPAS

Dessins sur écorce de Serge Dubuc Exposition du 8 Juillet au 30 Août 2025
Bibliothèque de La Croix-en-Touraine (37150)

 

Tapa, une définition a minima :
Mot polynésien désignant une étoffe végétale réalisée à partir de l’écorce interne (liber) de certains arbres, notamment le mûrier à papier Broussonetia papyrifera, très répandue dans la plupart des archipels polynésiens et mélanésiens.

Mes premiers dessins sur tapa remontent à 1998, époque à laquelle je travaillais à Tahiti en tant que peintre décorateur à la création du Musée de la Perle de Papeete. C’est à la boutique d’artisanat proche du musée que j’ai découvert cette matière, qui était proposée sous forme de lés non peints fabriqués à Fidji. J’ai tout de suite été captivé par sa beauté intrinsèque, et me suis donc lancé, après achat de quelques échantillons, dans la création de grands dessins plus ou moins inspirés de graphismes locaux, associés à d’autres signes visuels que j’ai d’ailleurs toujours en tête…
Et puis je suis revenu en France en me disant que jamais plus je n’aurai l’occasion de retrouver cette étoffe du bout du monde, étant donné l’absence totale de toute filière de diffusion en dehors de son aire de fabrication…
… Arriva alors ce jour de 2023, et ma rencontre avec Marie-Claire Bataille, anthropologue autrice d’une thèse remarquable sur les polynésiens des îles Tonga ; grâce à elle et à sa générosité, me voici depuis lors l’heureux détenteur d’un stock de tapa brut, et c’est ainsi que j’ai repris ma production.
Parmi les dessins présentés, certains ont donc été en partie conçus il y a 27 ans, tandis que les autres sont des créations récentes. Il m’arrive souvent de reprendre d’anciennes compositions, de les découper pour les réarranger de façon aléatoire et obtenir des assemblages où l’on distingue des fragments plus ou moins identifiables de monstres marins, motifs traditionnels ou formes géométriques. Le processus associant hasard et (malgré tout) un certain désir de composition est source de surprises, car le voyage compte autant selon moi que la destination. J’ajouterai que cette attitude est, pour des raisons qui restent à éclaircir, inhérente au support, à ses accidents de surfaces, ces imperfections évocatrices de lointains rivages.

Pour en savoir davantage encore, et aussi sur les procédés de fabrication du tapa lui-même et son rôle dans les sociétés du Pacifique, je vous invite à 2 rencontres les Samedis 26 Juillet et 30 Août à 14h.

A bientôt !

Serge Dubuc
La Croix, le 6 Juillet 2025